Henri GROUES, dit l’Abbé Pierre
C’est en 1994 que la communauté des compagnons d’Emmaüs s’est installée dans le village de Pontigny, entre Auxerre et Troyes.
Sur les murs de ses différents locaux rigoureusement entretenus pour accueillir dignement les compagnes et compagnes, on peut y voir des portraits de l’Abbé Pierre, des phrases qu’il a prononcées, qui servent de références à tous ceux qui œuvrent dans la structure, voire même leur redonnant du courage, lorsque les problèmes s’amoncellent…
Henri Grouès, dit l’Abbé Pierre, est né à Lyon en 1912. Député MPR de Meurthe et Moselle, il achète, en 1949, une maison à Neuilly-Plaisance, en région parisienne. Trop grande pour lui, il la transforme en auberge de jeunesse qu’il appelle « Emmaüs », référence à l’épisode biblique, secondé par sa secrétaire, Lucie Coutaz, rencontrée durant la résistance, qui sera considérée comme co-fondatrice du mouvement « Emmaüs ».
L’Abbé Pierre rencontre Georges Lepy, homme suicidaire, auquel il veut redonner le goût de vivre en lui disant : « je ne peux pas t’aider, je n’ai rien à te donner, mais toi, tu peux m’aider à aider les autres… »qui devient le premier compagnon d’Emmaüs.
Bien que prêtre catholique et député, l’Abbé Pierre est resté neutre sur les plans politiques et religieux, ouvert à toutes les nationalités, origines ethniques, sans jugement sur les convictions de ceux « à qui il porte assistance ».
HIVER 1954
Le terrible hiver 54 lui a valu ce mémorable appel sur les ondes de « Radio-Luxembourg ». « Mes amis, une femme vient de mourir gelée à trois heures du matin sur le boulevard Sébastopol (Paris), serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée »…
Écoutez l’appel de l’Abbé Pierre en février 1954.
L’Abbé Pierre, tout au long de sa vie, avec opiniâtreté, a continué son combat contre la pauvreté, multipliant les communautés en France, en Europe, en Afrique, se faisant
connaître du monde entier pour en appeler à la raison, la charité, l’amour du prochain.
Il nous a quittés en 2012.