La morale sans limite ou la limite de la morale.
Un sujet pour bac de philosophie, mais aussi une vraie question sur l’évolution du mode de penser notre vécu sociétal.
« La vague moralisatrice, hygiéniste est tellement forte, tellement puissance … On a pénalisé le fait de siffler une fille dans la rue. Je trouve que ça doit être réglé par la bien-séance. On tombe dans un populisme où plus rien n’a de sens. Si on fait une loi là-dessus, mais dites-moi : on va faire quoi? Comment? Jusqu’où va-t-on dans l’intrusion de l’État dans notre vie quotidienne ? «
» Nous assistons à une tyrannie du bien, à une véritable terreur intellectuelle qui sévit dans bien des domaines. On interdit plus au nom de la religion ou de l’ordre public, mais au nom du bien collectif … »
Citations de deux avocats, Dupond-Moretti pour la première, Malka pour la seconde, ces avis ont le mérite de poser un grave questionnement sur l’évolution de la morale. Questionnement qui ne doit pas faire l’économie de la référence permanente au respect de la personne, de toute personne, victime ou présumée coupable.
Le triomphe du victimisme, dont on entend bien la raison en la comprenant ou en la contestant, se revendique trop facilement. Mais prudence. Une culpabilité ne se décrète pas sur les réseaux sociaux, ni dans les médias ! cela devient du despotisme moderne maquillé sous le masque de la morale et des valeurs du bien qui oublie de questionner judiciairement la culpabilité.
On se souviendra de Dominique Baudis, ancien journaliste reconnu, Maire de Toulouse, Président du CSA … touché par des rumeurs graves rapportées avec avidité par la presse, – twitter, facebook n’existaient pas – et finalement totalement blanchi; mais psychologiquement anéanti. En 2003, on l’accuse de proxénétisme, de viol, de meurtre et d’actes de barbarie. Les instigateurs de cette campagne de diffamation seront mis en examen deux ans et demi plus tard.