« Elle (Mila) s’est exprimée sous le sceau de la liberté d’expression. Pensant que lorsque l’on est sur internet on a le droit de tout dire. C’est là où elle s’est trompée. Je pense qu’elle ne s’est pas rendue compte que lorsque l’on parle sur Internet, l’exposition devient mondiale et que ses propos pouvaient déranger, choquer. »
Ainsi s’exprime pour l‘association e-enfance, Samuel Comblez, directeur des opérations.. L’association a eu Mila plusieurs fois au téléphone depuis samedi.
Après de violents propos anti-Islam tenus dans une vidéo publique publiée sur Instagram, Mila, jeune lycéenne de Villefontaine, en Isère, est la cible de graves menaces de mort, passibles de 3 ans de prison et de 45 000 € d’amende.
Lorsque l’on lit la polémique déclenchée sur les réseaux sociaux et dans les médias par les propos imprudents de Mila, à preuve ceux de la Ministre de la Justice elle-même, qui rétropédale par rapport à sa déclaration initiale, il n’est pas question de nous prononcer sur le fond de l’affaire. Si, peut-être pour pointer la déclaration d’Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (institution ayant vocation à représenter les musulmans auprès de l’État français) face aux propos d’une gamine de 16 ans et rappeler que le délit de blasphème n’existe plus dans notre droit depuis la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse et … nous ne sommes pas sous le régime de la Charia.
Non, il s’agit une fois encore de dénoncer l’utilisation inconsciente faite des réseaux sociaux, notamment par les jeunes.
Malheureusement ils ne mesurent pas les conséquences de propos, de photos, envoyés sur les réseaux sociaux. « Ce n’est pas grave j’ai envoyé seulement à une amie sur son compte personnel » On entend souvent cela. Sauf que l’amie, quand elle n’est plus amie, ne se gène pas pour que la photo passe de smartphone en smartphone comme une vague qui enfle et que l’on ne maîtrise plus.
Vivre l’Yonne a déjà évoqué à plusieurs reprises le harcèlement dont sont trop souvent victimes les jeunes. Le harcèlement fait des dégâts. Aujourd’hui s’y ajoute cette arme implacable, l’impunité et surtout l’anonymat des réseaux sociaux. Réseaux sociaux, ou tout simplement internet et par exemple la plage d’expression possible avec les commentaires de nos articles, commentaires souvent abjects. Répugnants ils ne sont pas publiés bien sûr, mais on sent l’intention de nuire à ceux à qui ils s’adressent. Ce n’est pas agréable du tout, mais c’est ce que veulent les courageux anonymes .