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La Loi Duflot (loi ALUR) vue par Didier Ganier

Logement - Loi ALURDidier GANIER de part sa fonction est spécialiste du logement. Il expose avec précision le contenu de la loi ALUR.

La loi du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, dite loi « ALUR » a pour objectif de combattre la crise du logement marquée depuis de nombreuses années par une forte augmentation des prix, une pénurie de logement et une baisse du pouvoir d’achat des ménages.

La loi ALUR est organisée en quatre titres qui traduisent les objectifs qu’elle vise.

Favoriser l’accès au logement

En premier lieu, il s’agit de favoriser l’accès de tous à un logement digne et abordable. Ce premier titre porte essentiellement sur les rapports locatifs dans le parc privé, le renforcement de la formation, la déontologie et le contrôle des professions de l’immobilier et le parcours de l’hébergement au logement.

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La réforme des rythmes scolaires

Réforme des rythmes scolairesLe Gouvernement a mis en place la réforme des rythmes scolaires depuis la rentrée 2013.

Après sa généralisation – et les polémiques qui l’ont entourée – il faut bien reconnaître que la réforme des rythmes scolaires fait moins parler d’elle.
Si l’« apocalypse » prédite par certains (guerre ouverte entre enseignants et animateurs, équilibres familiaux rompus, enfants laissés sur le carreau…) ne s’est pas vérifiée – ou alors pas durablement –, beaucoup de parents et enseignants conservent le sentiment d’une réforme obtenue à marche forcée.

Une réforme qui n’est pas tout à fait la même partout sur le territoire, et qui reste à stabiliser : les changements dans les activités proposées d’une année sur l’autre (quand ce n’est pas d’un jour sur l’autre), les hausses de facture constatées, ici ou là, en dépit de l’aide aux communes apportée par l’État (désormais « pérennisée ») n’aide pas à y voir clair. Mais c’est surtout l’intérêt pédagogique des organisations proposées qui laisse plus d’un observateur de l’école songeur.

Cette réforme a donc généré de nombreuses réactions de la part des Collectivités Locales devenues actrices de la réforme, des parents et des enseignants.

Avec un climat dépassionné nous avons un recul maintenant suffisant. Il est temps de mesurer les effets de la réforme au niveau des familles.

Vivre l’Yonne, en collaboration avec l’UDAF, souhaite la mise en place d’un questionnaire pour que les parents puissent donner leur point de vue sur la réforme.

« Raccrochage » scolaire

Le décrochage c’est…

Décrochage scolaire110 000 jeunes qui sortent du système éducatif sans diplôme. Parmi eux, 2/3 des jeunes n’ont même pas atteint une classe terminale « diplômante » de CAP ou de baccalauréat. Et les conséquences du décrochage sont rudes : 3 ans après leur sortie du système de formation, on évalue à 50% le taux de chômage d’un jeune contre 11% pour celui qui est diplômé de l’Enseignement supérieur.

Le décrochage, ça coûte cher

Budget du décrochage scolaireLes coûts associés au décrochage d’un jeune, cumulés tout au long de sa vie, sont évalués à 230 000 euros. Pour l’État, c’est près de 30 milliards d’euros de dette contractée chaque année. Pour les jeunes concernés, cette situation est source de difficultés sociales et économiques majeures.

(c’est ce que l’on lit sur le site du Gouvernement)

Le « raccrochage » scolaire; une expérience :
le MICRO LYCÉE

Le Micro-Lycée de Sénart a mis en place une recherche-action collaborative associant enseignants, élèves et chercheurs autour d’un projet d’atelier biographique.

Ennui scolaire

Chercheurs et praticiens ont co-construit ensemble un dispositif d’atelier biographique destiné aux élèves, anciens décrocheurs, pour en analyser les effets formatifs et les incidences sur leur capacité à s’affirmer comme des sujets sociaux aux ressources créatives et émancipatrices.

L’équipe de recherche tâche d’analyser aussi dans quelle mesure cette démarche de biographisation permet aux enseignants de s’interroger sur leurs représentations et de transformer leurs pratiques.

Un article présente cette étude. Enseignants,  vous voulez le lire.

Chanson douce

Chanson douce de Leïla Slimani  (Prix Goncourt 2016)

Si certains imaginent que les femmes n’écrivent que des histoires à l’eau de rose, ils se trompent lourdement, et ce n’est pas « Chanson douce » de Leïla Slimani qui leur donnera raison!

En effet, de Mary Shelley et son monstre prométhéen Frankenstein  (1818) à Shirley Jackson, en passant par Ann Rice et bien d’autres, ces dames n’ont rien à envier à Stephen King où John Irving…

« Chanson Douce » de Leïla Slimani, prix Goncourt 2016, fait partie de ces œuvres littéraires dont on se souvient…longtemps.

Pas de surprise : dès les premières lignes, on apprend que la  « nounou » a assassiné les deux enfants que leurs parents lui avaient confiés.

À partir de ce crime odieux, le lecteur va remonter le chemin à l’envers, comme un chemin de croix, de pierres et de ronces…

Dans ce monde qu’on exige de plus en plus aseptisé, que sont devenues les relations humaines, les rapports parents-enfants…quelle place pour la famille…quels espaces pour le travail…de quelle société a-t on envie, et à quel prix?

Grâce à un style rapide, des phrases courtes, un vocabulaire clair et sec, l’auteure tient le lecteur en haleine, à la manière d’un roman policier: une vraie réussite littéraire…

Mais attention : âmes trop sensibles, s’abstenir ou ne pas oublier qu’il s’agit d’une fiction et du grand talent de Leïla Slimani !

Fille d’une mère d’origine alsacienne et algérienne devenue l’une des premières femmes médecins du Maroc, et d’un père banquier et ancien secrétaire d’État chargé des Affaires économiques, Leïla Slimani est née le 3 octobre 1981 à Rabat au Maroc. 

Après son bac en 1999 passé au lycée français Descartes à Rabat, elle part suivre des études littéraires à Paris ; puis elle obtient un diplôme en Sciences Po ; passionnée de théâtre, elle suit le cours Florent pour devenir comédienne; elle se tournera ensuite vers les médias en poursuivant des études à l’École supérieure de commerce de Paris,

Pluie et vent sur Télumée Miracle

Capture 2« Pluie et vent sur Télumée Miracle » un roman de Simone Schwartz-Bart

« En faisant le récit de son histoire, on ne la revit pas on la recrée” (Boris Cyrulnick).

La mémoire n’est pas une simple résurgence du passé mais le tissage sélectif dans lequel l’empreinte qu’ont laissé certains événements sur notre subjectivité et notre affectivité sert de matériau à l’imaginaire.

C’est un très beau roman que je vous propose de découvrir et que je vous encourage à lire : une magnifique page de poésie ouverte sur un monde plein de surprises…de soleil et de pluies, de vents et de parfums…de tempêtes et de cyclones…La Guadeloupe comme vous ne la connaissez peut-être pas…

Le roman de Simone Schwarz-Bart, Pluie et vent sur Télumée Miracle, se présente comme le récit autobiographique d’un personnage narrateur, Télumée.

En se penchant sur l’histoire de la vie d’une jeune paysanne guadeloupéenne, l’auteure explore les liens entre mémoire individuelle et mémoire collective – une mémoire inscrite dans la mémoire des lieux.

La quête identitaire de Télumée qui constitue l’axe du roman est inséparable de la question de l’individu et du rapport au monde  « L’homme et le monde sont liés comme l’escargot et sa coquille » (Milan Kundera)

Et faisant le récit de son histoire individuelle, Télumée, s’interroge également sur l’ histoire de son peuple:

“Il y a bien longtemps que j’ai laissé ma robe de combat [ … ] je reste sur mon petit banc […] à chercher mon temps à travers la fumée de ma pipe, à revoir toutes les averses qui m’ont trempée et les vents qui m’ont secouée”.

“ […] je pense à ce qu’il en est de l’injustice sur la terre, et de nous autres en train de souffrir, de mourir silencieusement de l’esclavage après qu’il soit fini, oublié”.

Si Pluie et Vent sur Télumée Miracle a été qualifié – notamment par Patrick  Chamoiseau  – de texte incontournable de la littérature antillaise, c’est également parce que ce roman inscrit magnifiquement et poétiquement le rapport entre oralité et écriture.

« Chez les Antillais, peuple d’origine africaine, la fonction de la mémoire est liée à l’oralité. Pendant la période de la traite, les esclaves antillais sont parvenus à se rattacher à leurs racines africaines en créant la langue créole pour pouvoir communiquer entre eux. C’est la nuit, après le travail dans les champs de canne, que l’on se transmettait l’histoire des généalogies, d’où l’expression “parole de nuit”. Cette “parole de nuit” “a fourni la base de la désaliénation de l’esclave; elle a permis à l’Antillais de résister au système d’assimilation mis en place par le colonialisme. (Edouard Glissant).

Bonne lecture !