« CHER EMMANUEL MACRON
Ma mère a eu elle aussi la maladie de Charcot, et c’est l’un de ses bras qui a été attaqué. Elle a confié à son médecin son aspiration à ne pas aller au bout de cette horrible maladie. Il lui a dit de ne pas s’inquiéter et que quand elle le souhaiterait, il ferait le nécessaire. Son deuxième bras ayant été attaqué, ma mère a voulu en finir et son médecin lui a envoyé un médecin hospitalier qui l’a d’abord interrogée pour être certain que c’était sa décision à elle. Elle a fixé la date et il lui a fait prendre chaque soir des sept jours précédents un médicament calmant. Ma mère a donc été euthanasiée le jour de son choix, et j’ai été complice du médecin hospitalier pour la déclaration de décès au médecin légiste de la mairie. C’est grâce à deux médecins compréhensifs et courageux que ma mère n’a pas dû aller au bout d’une maladie incurable et insupportable.
J’ai séjourné dans une clinique pour un cancer, et j’étais à l’étage où il n’y avait que des cancéreux dont plusieurs en étaient à leur deuxième ou troisième récidive et n’en pouvaient plus. Tous regrettaient que l’euthanasie ne soit pas légalisée, car ils avaient conscience de souffrir inutilement.
Vous le savez, une grande majorité de gens souhaitent la légalisation de l’euthanasie. Nous comptons tous sur votre empathie et espérons que vous allez permettre aux Français très malades et sans espoir d’aller mieux de faire arrêter leur souffrance quand ils savent qu’il n’y a plus aucun soulagement possible.
Françoise Hardy »
Lettre de Françoise Hardy au Président de la République parue dans le journal La Tribune.
Contrairement à ce que certains médias avides de sensationnel annoncent, Françoise Hardy, quoique très malade, n’est pas décédée.