Violences faites aux femmes ce 24 novembre 2018.
Elles étaient 12 000, sur trois kilomètres de cortège, violet lui, du Palais Garnier à la place de la République à Paris et des milliers aussi en province. Pourtant, 8 000 gilets jaunes leur ont volé la vedette.
Elles sont contre la violence, la violence dont elles sont victimes, elles ont donc défilé avec comme seul signe « d’agressivité » que les pancartes et les slogans clamant la justesse de leur cause. Elles ont marché, manifesté dans la bonne humeur, sans rien casser. Une belle leçon.
Une Journée internationale pour cette cause, et après …on oublie ?
La société doit se mobiliser, en ne fermant pas les yeux devant une victime de violence, et en l’accompagnant pour dénoncer son calvaire.
Mais osons le dire: ce sont les hommes qui doivent aussi se mobiliser.
Lutter contre les violences aux femmes, c’est combattre, aider quand cela est possible, soigner quand c’est nécessaire, les personnes violentes.
Le 18 juin 2018, le Tribunal Correctionnel a condamné un Sénonais de 32 ans, récidiviste, à dix huit mois de prison de suivi socio-judiciaire. Les violents, s’ils ne comprennent pas le mal qu’ils font, peuvent prendre au moins conscience de ce qu’ils risquent.
Dans l’Yonne, plusieurs centaines de femmes sont, chaque année, victimes de violences conjugales ou autres.
En France, une femme meurt tous les deux jours et demi à la suite de coups portés par son conjoint.
Mais on sait par le résultat des enquêtes réalisées que l’ensemble des faits de violences (physiques, sexuelles, psychologiques) reste sous-déclaré et donc sous-évalué.
Les violences conjugales : réponse judiciaire.
Les violences conjugales sont punies par la Loi, qu’il s’agisse de violences physiques, psychologiques ou sexuelles. La peine pour l’auteur des faits peut aller jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 € d’amende en cas d’Incapacité Temporaire Totale supérieure à 8 jours.
La victime bénéficie de mesures de protection. Par exemple, une femme battue peut rester suite à des violences de leur conjoint dans son logement avec ses enfants. Cela concernent les couples mariés, pacsés ou en union libre. Ce droit n’est pas suffisamment pris en compte par les victimes qui se croient obligées de quitter le domicile conjugal pour se protéger. La loi a évolué : le Procureur peut décider de l’éloignement de l’auteur.
Aujourd’hui, et ce n’était pas le cas auparavant, les services de police et de gendarmerie ont des personnels formés pour accueillir ce type de victime. Ils ont même, dans l’Yonne, deux travailleurs sociaux qui suivent ces situations.
Les violences conjugales : réponse sociale.
C’est dans notre département, 300 femmes suivies en 2014 par l’ADAVIRS, (Association Départementale d’Aide aux Victimes d’Infractions pénales et à la Réinsertion sociale ). Signe d’une aggravation de la situation ou au contraire que les barrières commencent à tomber : le nombre de femmes prenant contact avec l’ADAVIRS a doublé en 3 ans. Elles sont épaulées gratuitement et confidentiellement . Un accompagnement psychologique leur est proposé , assuré par une psychologue et une psychiatre. L’ADAVIRS assure une présence dans douze villes du département.
A ces chiffres s’ajoute le nombre des victimes qui s’adressent au CIDDF, et surtout toutes les femmes qui subissent, sans pouvoir chercher de l’aide, par peur, par crainte d’affronter le lendemain pour des raisons psychologiques, matérielles, financières ou autres.
Aujourd’hui, et ce n’était pas le cas auparavant, les services de police et de gendarmerie ont des personnels formés pour accueillir ce type de victime. Ils ont même dans l’Yonne DEUX travailleurs sociaux qui suivent ces graves situations.
L’État au plan départemental intervient sur la problématique des violences faites aux femmes à travers la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité.
Témoin d’une situation de violence, chacun doit encourager la victime à franchir le pas et l’aider à faire des démarches auprès de ces services et associations qui les informeront sur leurs droits et les aideront à démêler les fils de la violence, pour s’en libérer.
Tous, homme ou femme, nous ne devons pas tolérer que les uns ne maîtrisent pas leur violence au préjudice des autres. Ne nous mettons pas en situation de non assistance à personne en danger, punie par la loi.
Lire aussi : ne pas se faire justice soi même
Aujourd’hui 25 novembre, Journée de lutte contre les violences faites aux femmes partout dans le monde. Plasticienne engagée, une oeuvre intitulée « Noli me tangere » dédiee à Nadia Murad et Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix.
A découvrir : : https://1011-art.blogspot.com/p/noli-me-tangere.html
Les violences que subissent les femmes, qu’elles soient physiques ou psychologiques sont bien évidemment intolérables! Mais pour éradiquer ce fléau, c’est la société toute entière qui doit réfléchir sur le regard qu’elle porte sur « la femme » et se demander si le fait de rétribuer les femmes plus de 20% en moins du salaire des hommes ne constitue pas – dans l’inconscient collectif – une façon de considérer les femmes comme des « sous humains »et donc de leur infliger des traitements jadis réservés aux esclaves …