La publicité à la télévision publique et la jeunesse.
Le 7 décembre dernier, le Sénat a adopté à l’unanimité (213 voix pour, 0 contre) la proposition de loi visant « à supprimer la publicité commerciale de la programmation jeunesse de la télévision publique », présentée par André Gattolin, Sénateur des Hauts de Seine du mouvement Europe Écologie les Verts.
Les arguments majeurs avancés tendent à protéger les enfants de « méthodes pernicieuses de surconsommation alimentaire de produits sucrés, salés ou gras », aux risques de conséquences néfastes alors que l’on constate une progression de l’obésité infantile.
D’autres présentations, sous forme de jouets par exemple, peuvent inciter les enfants à réclamer des équipements pouvant grever des budgets familiaux de façon déraisonnable…
Les chaînes privées ne sont pas concernées par ce texte. Elles sont sous le contrôle du CSA (conseil supérieur de l’audiovisuel) à même d’assurer ce rôle, y compris en ce qui concerne la publicité. A noter que celle-ci, en Europe ne représente que 0,5 % du budget global de la télévision publique essentiellement financé par la redevance.
Et les enfants, dans tout cela ?
Interrogés, quelques enfants ont répondu que » la publicité les gênait », interrompant de manière intempestive le dessin animé ou la série qu’ils sont en train de regarder…
Que penser de ce jeune garçon, vu sur le petit écran pour un message publicitaire, en
garde alternée chez ses parents séparés, qui prend un visage de martyr en racontant qu’il est nourri de coquillettes chaque soir afin d’obtenir de bons petits plats.
N’est-ce pas là un exemple de mensonge et de manipulation qui peut donner des idées peut-être plus graves aux enfants qui se gavent de cette publicité. Car, bien souvent, les enfants passent des heures devant l’écran, sans surveillance ni explication qui pourraient rectifier l’effet tendancieux de certaines annonces.
Denise Clémenceau-Printz
NDLR : Mardi 20 décembre 2016, le Président de la République a promulgué la loi n° 2016-1771 relative à la suppression de la publicité commerciale dans les programmes jeunesse de la télévision publique.
Le rôle du CSA pour la protection de la jeunesse :
La protection des enfants et des adolescents vis-à-vis des programmes des services de communication audiovisuelle susceptibles de nuire à leur épanouissement physique, mental et moral est l'une des missions
que les articles 1er et 15 de la loi relative à la liberté de la communication ont confiées au Conseil supérieur de l’audiovisuel.
La violence, l’érotisme, la pornographie présents dans certains programmes, ainsi que la pression publicitaire, font partie des préoccupations constantes du CSA dans ce domaine.