Agriculteurs : pollueurs ou hommes et femmes qui nous nourrissent.
Attaqués par ceux qui, boutefeux, extrémistes et violents, les accusent de tous les maux, utilisation des pesticides, maltraitance animale, nuisances diverses et variées …., ils n’en peuvent plus.
On remet en cause, à tort, la qualité de leur production avec une communication négative. Certes il y a eu, la vache folle, la grippe aviaire, des produits fabriqués avec des viandes ne correspondant pas à la qualité attendue, mais ceci reste du domaine de l’exception. Sont-ils tous directement responsables ?
Bien sûr il y a eu les effets d’une agriculture par trop expansive, voulue, encouragée, financée.
Les agriculteurs sont malmenés, ils sont montrés du doigt. Depuis une dizaine de mois, ce sont 50 intrusions dans des exploitations agricoles, dans des bâtiments d’élevage. Récemment trois bâtiments ont brûlé.
Agriculteurs considérés, agriculture mal vue.
L’agriculture, aujourd’hui, en tant que système est mal vue. Mais pourtant les agriculteurs, en tant qu’hommes et que femmes, eux jouissent d’un grand capital de confiance ; 74 % des Français ont une bonne opinion des agriculteurs. Mais seulement 40% des agriculteurs le pensent. Ils se sentent déconsidérés.
« Pourquoi ces attaques en direction de l’agriculture ? On a l’impression que tout le monde nous dit comment faire notre métier alors que les agriculteurs ne gagnent pas leur vie« , a déclaré la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.
Il y a vingt ans on a balayé notre outil industriel, ne refaisons pas la même erreur aujourd’hui avec notre agriculture. Nous serions alors nourris par les importations, par les agriculteurs allemands qui eux exploitent des fermes de plusieurs milliers de vaches, par les espagnols qui cultivent dans des conditions discutables fruits et légumes.
Les produits phytosanitaires utilisés sont moins nocifs qu’auparavant et leur utilisation, mieux réglementée,se réalise avec des moyens techniques plus précis, limitant les effets sur l’environnement.
Bien sûr il y a le glyphosate!
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), placé auprès de l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que le glyphosate devait désormais être classé cancérogène probable pour l’homme.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments et l’Agence européenne des produits chimiques ont conclu pour leur part à l’absence de caractère cancérogène ou perturbateur endocrinien du glyphosate.
Dans le doute qu’inspirent ces avis divergents, le principe de précaution se justifie.
Les Pouvoirs Publics l’affirment : « L’engagement du gouvernement vers la réduction de l’usage des produits phytosanitaires est sans ambiguïté.» Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’alimentation.
La profession s’oriente dans une démarche reconnue de réduction des produits phytosanitaires ou de sortie du glyphosate, comme dans l’Yonne où 445 agriculteurs s’y sont engagés. Mais il y a t’il une bonne réponse technique et économique au remplacement de ce produit ?
L’agriculture en perpétuel changement.
S’il y a un secteur qui profite du progrès, c’est bien l’agriculture. Elle met en œuvre une technologie moderne et sophistiquée qui modifie en profondeur les méthodes culturales. Être agriculteur, c’est à la fois être chef d’entreprise, banquier, producteur, commercial, manager et technicien. C’est beaucoup pour un salaire souvent dérisoire.
L’agriculture raisonnée, le bio, la vente directe et autres diversifications offrent depuis déjà plusieurs années des perspectives favorables, tant aux agriculteurs qu’aux consommateurs. Les consommateurs justement, ils acceptent de plus en plus de payer le prix de la qualité. Autant de raisons d’être optimiste, comme le montre un récent sondage Ifop.
L’agriculture, un pan de notre économie.
On ne peut penser aux agriculteurs sans s’intéresser à l’économie agricole et constater que nos exportations agroalimentaires (bruts et transformés) pèsent lourd dans le résultat de la balance commerciale du pays et contribuent largement à en diminuer le déficit. L’agriculture c’est encore 966 000 emplois, et 600 000 dans l’industrie de transformation, bien plus que dans l’industrie automobile.
Mais au regard de cela, même si certains vivent bien, beaucoup d’agriculteurs ne gagnent pas leur vie alors qu’ils se tuent au travail. Réalisons que sur 100 € consommés seulement 6 € 50 iraient aux producteurs (agriculteurs, pêcheurs …)
Agriculteurs dans le mal-être.
Les agriculteurs devenus très minoritaires voient leur modèle bouleversé. Ils sont endettés, leur production n’est pas valorisée au juste prix, ils souffrent d’isolement du fait de la baisse de la démographie paysanne et ils se croient mal-aimés. Apprenons à les connaître mieux en regardant des vidéos de jeunes agriculteurs parlant de leur métier en allant sur le site de web-agri.
On comprend donc la détresse de beaucoup qui les entraîne trop souvent vers une issue fatale. Tous les jours un agriculteur se suicide . Mais on le sait moins, car on en parle moins. Cela serait donc normal. Effrayant.
Alors les agriculteurs, ils manifestent en tracteurs dans toute la France pour faire entendre leurs revendications jusqu’au plus haut sommet de l’État.
A l’occasion du salon de l’agriculture, en 2017 Odoxa a réalisé pour GROUPAMA un sondage exceptionnel en interrogeant non seulement les Français, les personnes habitant en milieu rural, mais aussi les Européens habitant l’un des 5 principaux pays européens, afin de mesurer leur image, leurs perceptions et leurs attentes sur l’agriculture et les agriculteurs. Voici les principaux enseignements de cette étude :
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