Les ainés, avenir des jeunes.

On les appellera les ainés. Ce terme sera pour nous générique; d’autres diraient personnes âgées, grands seniors, quatrième age, anciens … . Les ainés seront le fil rouge de ce dossier qui est à rapprocher de l’article sur l’ AIDANT FAMILIAL .

En consacrant une rubrique à l’aide à la personne, « Vivre l’Yonne » aborde un sujet qui concerne toutes les générations. 

Ce domaine, où la transmission entre aînés et jeunes se fait par la communication orale,

Rencontre entre générations
Rencontre entre générations

quelque soit l’état de la personne aidée, est un lien générationnel, mais est aussi une source professionnelle d’avenir dans cette branche qui se développe de plus en plus avec l’allongement de la vie.

 Une aide peut être nécessaire à chaque moment de la vie, maternité, maladie, accident, mais ce sont surtout les aînés qui sont concernés, lorsque l’âge diminue l’autonomie et que des interventions extérieures  permettent le maintien à domicile dans les meilleures conditions possibles.

Pour mieux comprendre en quoi consiste cette aide aux ainés, nous avons voulu vivre un moment avec une famille de personnes âgées, Mireille et Serge.

LE QUOTIDIEN DE MIREILLE ET SERGE.

Nous avons rencontré Mireille, 86 ans et Serge, son mari, 88 ans.

DSC_4295 (2)Serge, Mireille, et leur aide à domicile, le 07 mars 2017
Serge, Mireille et leur aide à domicile

Mireille, qu’un AVC a plongé dans une dépendance totale, présente un visage paisible. Auprès d’elle, Serge, s’active, « depuis 5 heures le matin, jusqu’à 21 heures », précise-t-il… Son souhait est de garder son épouse à leur domicile. Bien sûr, la journée est ponctuée par les passages d’un service infirmier, toilette, changes, ce sont pratiquement des soins hospitaliers à la maison, et puis l’aide à domicile, Isabelle, lorsque nous étions là, qui intervient, une fois par semaine pour le grand ménage et un petit peu tous les jours, repassage,  la prise des repas de la malade.  Ces actions concrètes sont associées à sa présence réconfortante, elle s’adapte à chaque cas qu’elle rencontre pour apporter un soulagement matériel et moral. Toute une organisation pour Serge, qui reconnaît se sentir moins seul lorsque l’aide est là, qui compte sur sa fille pour les courses, car il ne sort pratiquement plus de sa maison… « juste l’été, pour faire mes petites fleurs »…

Nous allons donner un coup de projecteur sur l’un des nombreux intervenants spécialisés (voir liste), qu’ils soient associatifs, mutualistes ou privés dans l’aide à domicile, les associations familiales d’Aide à Domicile en Milieu Rural – A.D.M.R -. Comme son nom l’indique, elle œuvre dans des secteurs éloignés des milieux urbains.

Nous avons rencontré une des douze associations ADMR de l’Yonne, celle qui regroupe les communes de Chevannes, Escamps, Pourrain, Vallan et Villefargeau, dans l’Auxerrois, présidée par Catherine Vecten.

LES BENEVOLES.

La présence de bénévoles est une particularité propre aux ADMR. Les bénévoles « gouvernent » l’association en lien avec la Fédération départementale. Les bénévoles n’exercent aucune mission d’aide à domicile proprement dite, celles ci étant confiées à des salariés, professionnels, formés encadrés par la Fédération départementale. Mais, »source de vie de l’association locale, le bénévole de l’ADMR est à l’écoute de chaque personne. Il conçoit l’offre de service qui répond le mieux à son besoin grâce à une relation de proximité qu’il entretient auprès de lui« . C’est ce que dit le livret d’accueil du Bénévole ADMR.

Certaines, parmi les fondatrices du secteur ADMR de Chevannes, Escamps, Pourrain, Vallan, Villefargeau, sont pratiquement octogénaires…. Elles ne nous en voudront pas de révéler leur âge, Thérèse, Marie-Elisabeth, Elizabeth, Agnès… et sont toujours bénévoles très actives au sein de l’association… Elles sont épaulées par la trentaine d’autres, réparties dans les cinq communes, se chargeant des contacts avec les personnes aidées.

Les bénévoles se répartissent les tâches administratives, factures et encaissements, distribution des horaires d’interventions, enquête de satisfaction, constitutions de dossiers administratifs de tous ordres, système de télé-alarme, tout ceci se doublant de visites au domicile des personnes aidées, rompant par la même occasion leur isolement.

Pour certaines, ce sont pratiquement des prises en charge auprès de personnes âgées sans famille proche, « un climat de confiance s’établit », « avec l’autorisation écrite du médecin, je remplis le pilulier de médicaments », « je prends des rendez-vous et je conduis la personne le jour venu » ou « je l’emmène faire des courses »… Presqu’un apostolat !

Le mot de la fin reviendra à l’une d’elles, Simone, qui résume sa motivation de bénévole : « c’est normal, donner de soi réchauffe son cœur et celui des autres »…

LES SALARIES.

Avec 25 salariées, aides à domicile, l’association de Chevannes équilibre ses tâches et ses finances.

Ses salariées interviennent pour 16800 heures annuellement auprès de personnes âgées dépendantes, et deux travailleurs familiaux sont appelés également auprès de familles avec enfants en grandes difficultés temporaires.

Une coordinatrice de proximité, salariée,  assure les plannings d’interventions des aides à domicile auprès des personnes aidées.

FINANCER VOTRE AIDE A DOMICILE.

Pour vous renseigner nous sommes allés sur un site gouvernemental . Consultez notre résumé.

►   Pour vous aider vous pouvez contacter une Assistante Sociale du Conseil Départemental de l’Yonne.

LES AINES, AVENIR DES JEUNES.


Vieillissement de la population oblige, les entreprises de services à la personne se sont développées dans les domaines du médical, du social et du paramédical.

Auxiliaires de vie sociale, aides à domicile, aides-soignants, aides médico-psychologiques, techniciens de l’intervention sociale et familiale… nombreux sont les professionnels qui travaillent dans le secteur de l’aide à la personne que ce soit à domicile ou au sein de structures spécialisées, publiques, associatives ou privées.

En formation initiale ou continue, du CAP au BTSA en passant par le Diplôme d’État d’Accompagnement Éducatif et Social (DEAES) ou encore le Diplôme d’État de Technicien de l’Intervention Sociale et Familiale (DETISF), les établissements bourguignons forment largement aux métiers de l’aide à la personne.

Dans l’Yonne, outre les employeurs qui peuvent aider leurs salariés à suivre un cursus diplômant à travers la VAE, existent trois établissements formant aux métiers de l’aide à la personne :

Maison familiale rurale de Toucy -Champeaux :  www.mfr89.info/toucy
Lycée professionnel rural privé Sainte-Colombe : www.saintecolombeformations.fr
Lycée professionnel agricole Albert Schweitzer : www.terresdelyonne.com

 

Nous avons demandé au Directeur du LPA Albert Schweitzer de nous ouvrir ses portes.

DE FUTURS BACHELIERS MOTIVES

Ils sont une trentaine, majoritairement des jeunes filles, appartenant à la classe de terminale du Lycée Professionnel Agricole Albert Schweitzer de Champs sur Yonne, section « service aux personnes et aux territoires ». Le baccalauréat professionnel est donc imminent et les élèves rencontrés ont bien voulu livrer ce qui  a motivé le choix de cette formation qui touche tous les âges, de la naissance au grand âge. Nous les avons questionnés plus la classe de bac pro du LPA albert schweitzerparticulièrement sur les aînés. Ils effectuent des stages,14 semaines en 1ère et terminale en crèches, accueils de loisirs pour les enfants, MAS et ESAT (accueils pour enfants handicapés) et EHPAD, établissements d’hébergement pour personnes dépendantes, où ils ont déjà pu acquérir une expérience de terrain, en complément à l’enseignement théorique du lycée.

UNE VOCATION ?

« Au début, je n’osais pas, puis, le contact s’établit, un sourire, une parole, un petit signe, même si la personne n’est plus très cohérente »… »On se tient la main, cela leur fait du bien », « certains évoquent quelques souvenirs, ce qui nous donne une idée du temps passé et nous le fait partager »… « on nous reconnaît dans le couloir »…

Autant d’arguments relatés qui ont conduit ces élèves a poursuivre leur formation jusqu’au baccalauréat, et même plus pour certains qui envisagent un BTS d’éducation sociale et familiale ou la préparation de concours d’infirmière, de puériculture, d’accompagnant éducatif et social, d’aide-soignant, etc… Des métiers d’avenir qu’ils choisissent en connaissance de cause. Une vocation ? assurément pour beaucoup.

 

 

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