Anorexie mentale; elle affecte la plupart du temps les jeunes de moins de 25 ans, avec 70 000 adolescents touchés qui correspondent à 60 – 70% des anorexiques. Mais le trouble alimentaire touche de plus en plus les femmes et les hommes plus âgés, avec 170 000 adultes de 20 à 45 ans anorexiques, de par le vieillissement des malades (100 000 personnes concernées), mais aussi de par l’évolution de la société, qui pousse à suivre des critères de beauté définis (70 000 personnes concernées). C’est suffisamment grave pour que Vivre l’Yonne traite le sujet.
Anorexie mentale, qu’est-ce que c’est?
L’anorexie mentale se caractérise par une perte de poids intentionnelle. C’est un trouble des conduites alimentaires dont l’origine est multifactorielle.
L’anorexie mentale fait partie avec la boulimie et l’hyperphagie boulimique des troubles des conduites alimentaires.
Les troubles des conduites alimentaires (TCA) sont caractérisés par des comportements alimentaires différents de ceux habituellement adoptés par les personnes vivant dans le même environnement. Ces troubles sont importants et durables et ont des répercussions psychologiques et physiques.
L’anorexie mentale se caractérise par une restriction des apports alimentaires durant plusieurs mois, voire plusieurs années, conduisant à une perte importante de poids associée à un certain « plaisir de maigrir » et une peur intense de prendre du poids. La personne souffrant d’anorexie mentale a le sentiment d’être toujours en surpoids et cherche à maigrir par tous les moyens. Cela passe :
- notamment par le contrôle des calories de tous les aliments consommés,
- et également par une pratique souvent intense d’activité physique qui génère chez la personne des émotions positives et participe à l’amaigrissement.
La personne a une perception perturbée de l’image de son corps et ne reconnaît pas la gravité de sa maigreur.
L’anorexie mentale peut être associée à des conduites boulimiques.
Cette obsession de la perte de poids sous l’influence de facteurs psycho–comportementaux fait de l’anorexie mentale une maladie relevant d’une prise en charge spécifique.
Anorexie mentale ne pas confondre avec perte d’appétit
L’anorexie mentale est à distinguer de l’anorexie qui est une simple perte de l’appétit, plus ou moins temporaire, pouvant être consécutive à une maladie ou un état anxiogène.
Quelle est la fréquence de l’anorexie ?
L’anorexie mentale est une maladie relativement rare (entre 0,9 et 1,5 % des femmes et 0,2 à 0,3 % des hommes).
Elle touche en majorité les filles (au moins 80 % des cas). Les pics d’apparition de la maladie se situent entre 13–14 ans et 16–17 ans. Toutefois, l’anorexie mentale peut apparaître dans l’enfance ou à l’âge adulte. Des troubles des conduites alimentaires sont parfois observés chez les nourrissons.
L’anorexie affecte toutes les catégories sociales.
Au moins 20 % des anorexiques présenteraient des conduites boulimiques associées avec des comportements compensatoires sous forme de vomissements.
Populations à risque d’anorexie mentale
Il existe des personnes plus susceptibles de souffrir d’anorexie mentale :
- les adolescentes au moment de l’apparition des modifications corporelles de la puberté ;
- les jeunes femmes après un régime restrictif suivi en raison d’un surpoids ;
- les mannequins ;
- les danseurs et sportifs, notamment de compétition ;
- les personnes qui présentent des maladies, impliquant un régime alimentaire pouvant être un facteur déclenchant (diabète de type I, hypercholestérolémie familiale…)
Quels sont les facteurs favorisant l’anorexie ?
Le comportement alimentaire dépend de facteurs génétiques et psychologiques individuels, mais il est également influencé par des facteurs environnementaux, familiaux et socioculturels.
Les troubles des conduites alimentaires conduisant à l’anorexie sont donc la résultante de facteurs multiples.
Anorexie : facteurs familiaux et génétiques
La fréquence de l’anorexie mentale est plus élevée chez les apparentés au premier degré de femmes anorexiques (parents, fratrie, enfants). Plusieurs gènes de susceptibilité situés sur des chromosomes différents seraient concernés.
Les familles ont longtemps été accusées d’être responsables de l’anorexie de leur adolescent en rapport avec des dysfonctionnements relationnels. Toutefois, dans les années 1980, des études ont montré qu’il n’en était rien. En revanche, la vie familiale est profondément perturbée par la présence d’une personne ayant des troubles des conduites alimentaires. La façon dont la famille va réagir et se mobiliser, avec l’aide de l’équipe médicale, est très importante. L’accompagnement familial est une nécessité.
- Facteurs biologiques
Les modifications neurologiques et métaboliques (facteurs endocriniens) des systèmes de régulation de l’appétit peuvent influer sur les troubles des conduites alimentaires et leur chronicité.
Profils psychologiques et traits de personnalité plus fréquents chez les personnes anorexiques
Épisodes dépressifs, troubles de la personnalité, baisse de l’estime de soi, perfectionnisme sont plus souvent présents chez les personnes présentant des troubles des conduites alimentaires.
- Facteurs socioculturels : quel rôle dans la survenue de l’anorexie ?
Leur rôle est difficile à mettre en évidence. Plusieurs études ont montré que les troubles des conduites alimentaires étaient plus fréquents dans certains milieux où le corps idéalisé est au centre de l’activité professionnelle (danseurs, mannequins, sportifs de haut niveau…)
Des événements de vie vécus difficilement (séparation, deuil, changement du corps à la puberté…) sont fréquemment retrouvés avant le déclenchement des troubles alimentaires et pourraient marquer le point de départ de l’anorexie mentale chez certain(e)s patient(e)s.
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