Familles nombreuses : familles de 3 enfants et plus .
Une très intéressante étude menée en juin 2017, concernant le vie des familles nombreuses dans l’Yonne, initiée par l’URAF BFC, a été largement traitée récemment par l‘Yonne Républicaine et mérite que l’on s’y attarde.
Le Président de l’Udaf de l’Yonne, au regard de cette étude, dresse le 23 septembre dernier, au micro de France Bleu un constat de la situation de ces familles, de leurs difficultés et offre des perspectives comme autant de revendications en direction des Pouvoirs Publics.
Familles nombreuses, mais surtout natalité globale, en baisse.
Le nombre des familles nombreuses chute. En France métropolitaine, en 1990, elles représentaient 20,4 % du total des familles et plus seulement que 17 % en 2015 (source INSEE)
Les familles (monoparentales ou couples) avec un seul enfant, dans le même temps progressent. De 43,5 % de la démographie familiale en 1990, elles se situent à 46% en 2015. Les familles de deux enfants, dans une moindre mesure, sont une même perspective.
Ces tendances se vérifieront à coup sur lorsque nous aurons les chiffres officiels plus récents, surtout si l’on se réfère aux Chiffres Clefs de la Famille de l’UNAF : « 784000, c’est l’estimation des naissances 2016. Soit 15 000 de moins qu’en 2015 et 34500 de moins qu’en 2014 » .
Familles nombreuses, moins nombreuses, pourquoi ?
Des organisations familiales, telles l’UNAF, mettent en avant la détérioration de la politique familiale des Gouvernements depuis une trentaine d’années pour expliquer cette baisse des familles nombreuses et plus généralement celle de la natalité.
Sans doute la politique familiale influence, en partie, le nombre des naissances, comme le pense Gérard-François Dumont, géographe et démographe : « si l’on regarde l’évolution de l’indice de fécondité depuis les années 1980, on se rend compte qu’il est toujours corrélé aux décisions de politiques familiales ».
Considérons plutôt qu’il s’agit là, de l’une des causes et non LA cause. Nous serions plus enclins à suivre Magali Mazuy, spécialiste de la natalité à l’Institut national d’études démographiques (INED) : « Les comportements individuels résultent de facteurs multiples. La politique familiale, qui permet aux couples d’avoir des enfants dans de bonnes conditions, a un impact parmi d’autres éléments ».
De son coté, Marie Reynaud, responsable des études démographiques et sociales de l’Insee prétend que « la crise économique peut avoir influé sur cette tendance à la baisse. Mais pour l’instant aucune donnée ne nous permet de l’affirmer avec certitude »
Une donnée démographique, tout autant que sociologique, s’inscrit dans le panel des causes de la baisse de la natalité : l’effet baby-boom d’après guerre a produit un taux de fécondité exceptionnellement élevé.
Il ne pouvait que baisser à partir de la seconde génération de femmes procréatrices d’après guerre, au moment où émergeait une nouvelle vision de la vie : souhait bien légitime des femmes d’avoir une activité professionnelle, une contraception devenue naturelle, un changement sociétal, une crainte, un manque de confiance en un avenir plus incertain. L’UNAF ne nous dit-elle pas que le souhait des familles est à 49% de n’avoir que 2 enfants ; il s’agit là d’une cause intrinsèque déterminante de la baisse du nombre de naissances.
Familles nombreuses ou pas, le renouvellement des générations est un défi.
Si les multiples causes venant contrecarrer le désir d’enfant sont de cet ordre, il n’est pas sur que les mesures préconisées par les organisations familiales soient suffisantes et de nature à inverser la tendance de manière sensible de la baisse de natalité.
Dans ce cas nul besoin de faire de larges démonstrations pour en voir les conséquences. Il suffit de se tourner vers le voisin allemand : 1,25 en 1995 (quand nous étions à 1,74 ) avec une remontée, grâce en partie à la politique ….d’immigration, à 1,59 en 2016 (1,96 pour nous) (source: banque mondiale).
Vaste programme …
… et pourtant en France avec une fécondité de 2,1 enfants par femme, dans 42 ans nos régimes de retraites seraient à l’équilibre, d’après le Conseil d’orientation des retraites (COR); après tout nous étions à 2,89 en 1963 (source: banque mondiale)