A – Le harcèlement entre jeunes a toujours existé, mais il s’aggrave.
Vivre l’Yonne en a déjà traité, consultez les articles à l’aide des liens suivants : cyber harcèlement – Vivre l’Yonne se mobilise – harcèlement entre jeunes nos conférences.
On ne le redira jamais assez, en primaire, au collège ou au lycée, le harcèlement scolaire touche de nombreux élèves avec des degrés de gravité plus ou moins sévères. Ce phénomène inquiétant peut avoir de graves répercussions.
Avec le développement des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, il dépasse le cadre scolaire et affecte aussi les jeunes à travers le cyberharcèlement. C’est pour cela que Vivre l’Yonne parle du harcèlement entre jeunes et non du harcèlement scolaire, trop restrictif.
Le ministère de l’Éducation assure que cette situation était « connue et traitée ». ( ???) « J’ai frappé à toutes les portes. …, c’est quand Lindsay est partie qu’ils ont décidé d’agir » c’est ainsi que s’exprime Betty Gervois , la maman de la jeune fille de 13 ans retrouvée morte, le 12 mai dernier, à son domicile dans le Pas-de-Calais. La jeune adolescente avait déposé une « lettre d’adieu » sous son matelas. Un drame, encore et encore … |
B – Le harcèlement entre jeunes, il peut commencer très tôt.
Les enquêtes mettent en lumière l’ampleur du phénomène. En France, plus d’un élève sur dix scolarisé en CE2, CM1 et CM2 est victime de harcèlement scolaire. Parmi les concernés, 3% souffrent d’un harcèlement jugé « sévère ». La tendance ne s’inverse pas à l’arrivée en classe de sixième, puisque 10% des collégiens sont touchés, parmi lesquels 7% d’une forme grave. Au lycée, enfin, les chiffres sont un peu moins inquiétants, mais le harcèlement ne disparaît pas pour autant. Près de 4% des lycéens restent impactés.
Au total, 700 000 élèves sont ainsi harcelés chaque année, avec des conséquences plus ou moins graves. Alors que certains se trouvent peu à peu en échec scolaire, d’autres souffrent de traumatismes plus profonds.
La victime, notre enfant, notre petit fils, notre petite fille, notre frère ou sœur, notre ami(e), et bien sûr notre élève ….., se considère souvent seule face à au harcèlement dont elle est victime. Hors elle ne l’est pas ou plutôt elle ne doit pas l’être.
Offrir à la victime le cadre de la parole afin qu’elle se sente en sécurité pour évoquer d’elle-même son mal être, c’est l’idéal.
Souvent malheureusement, le jeune s’enferme dans une situation dont il ne sait pas sortir et subit sa victimisation avec une issue qui laissera des séquelles souvent lourdes (angoisse, dépression, troubles du sommeil, etc.) pouvant le conduire jusqu’au suicide.
L’entourage familial, avec l’enseignant et l’équipe de l’établissement scolaire, attentif évidemment, se trouve le mieux placé pour déceler chez l’enfant une situation de harcèlement.
C – Le harcèlement , il faut le déceler.
1/ Les parents, ils seront attentifs à l’enfant et repéreront :
… dans le domaine scolaire :
- les retards systématiques ;
- la détérioration, perte ou vol de son matériel ;
- les absences, les baisses des résultats scolaires ;
- la possession d’armes pour se protéger ;
- repli sur soi, l’isolement par rapport aux amis…..
… dans le comportement :
- les troubles du sommeil ;
- les plaintes, agitation et colères ;
- l’anxiété, les maux de ventre, l’énurésie, les pleurs, etc.
Les parents peuvent bénéficier d’outils mis en œuvre par l’Éducation Nationale qui les aidera à appréhender le harcèlement scolaire et surtout leur indiquera la marche à suivre vis à vis de l’établissement. Également l’Association e-Enfance organise tout un programme en direction des familles. Vivre l’Yonne a rédigé une note sur les alertes et sur la conduite à tenir, consultez la : Harcèlement pour les PARENTS
2/ le corps enseignant
L’ observation attentive de la dynamique collective permet d’identifier les exclus :
- repérer les élèves seuls dans la cour (et ceux qui ont des stratégies d’évitement
pour ne pas être vus … rester dans les coins isolés … aller à la bibliothèque),
- repérer les élèves qui sont toujours les derniers à être associés (ou plutôt ceux qui le sont « par défaut ») quand il faut constituer de petits groupes de travail,
- repérer ceux dont on rit systématiquement, qui ne sont pas écoutés lorsqu’ils prennent la parole en cours … et ceux qui ne la prennent plus,
- observer les visages tristes pendant les cours, ceux qui sortent les derniers de classe.
L’Éducation Nationale a lancé le programme PHARE pour former et aider les enseignants dans cet aspect de leur mission. La formation à la « Méthode préoccupation partagée » permet une bonne sensibilisation des équipes éducatives au repérage et au traitement tant des victimes que des harceleurs.
3/ les élèves.
Autant le programme PHARE que le concept « Sentinelles et Référents » mobilisent les élèves .
Sentinelles ou Ambassadeurs, selon les programmes, constitués en groupe les adolescents choisiront chacun d’être ou non « Sentinelle » au terme de la formation. Les adultes seront formés en tant que « Référents » (communauté éducative, parents, partenaires), en raison de leurs rôles et responsabilités respectives. Les jeunes apprennent à Repérer, Intervenir et Référer, les adultes gérant l’après. Mais ce ne sont pas des « balances » car ils s’occupent des victimes et des témoins passifs, les adultes seuls interviennent auprès des auteurs.
|
N°VERT « NET ÉCOUTE » de e.Enfance |
D – le harcèlement scolaire : Loi du 2 mars 2022, c’est un délit pénal.
Le texte, tel qu’adopté, prévoit un nouveau délit de harcèlement scolaire, sanctionnant les élèves, les étudiants ou les personnels des établissements scolaires et universitaires, reconnus coupables de harcèlement. Les peines maximales encourues sont de dix ans de prison et de 150 000 euros d’amende en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime harcelée. Un stage de « sensibilisation aux risques liés au harcèlement scolaire » pourra être également prononcé par le juge.