L’île de la Réunion, première escale
Nous proposerons à nos lecteurs la découverte de la France de l’Outre Mer que les Français, notamment les petits Français, ne connaissent pas toujours.
C’est l’île de la Réunion, qui est choisie pour inaugurer cette série, par parti pris, votre serviteur y ayant vécu, travaillé et commencé d’y fonder sa famille … Il la connait et l’aime.
Département, la Réunion est une bien petite ile.
Sur le globe terrestre c’est un petit point dans l’Océan Indien, au sud est de Madagascar, sous le tropique du Capricorne.
Sa superficie de 2 512 km2 en fait néanmoins la plus grande île de l’archipel des Mascareignes qui compte en outre Maurice et Rodrigues.
La Réunion, une île volcanique où le piton des Neiges culmine à 3 071 m. Le piton de la Fournaise, volcan toujours en éruption, est un des plus actifs au monde.
L’île jouit d’un climat tropical, chaud mais sans excès, en raison des alizés qui rafraîchissent l’atmosphère dès qu’on s’élève de quelques centaines de mètres. Pendant la saison d’été, chaude et humide, elle est traversée par des cyclones auxquels la population est accoutumée.
On trouve une flore et une faune (oiseaux) endémiques. Par contre les « dodos » gros et lourds oiseaux ont fait les frais de l’appétit des premiers colons pour leur chair; ils ont disparu.
Il n’y a pas d’animaux dangereux sur l’île de la Réunion, peut être quelques petits scorpions; peu peuvent prétendre en avoir vu. Au large, c’est vrai qu’il n’y a pas que les baleines et les dauphins. Des requins sont présents et contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, le phénomène n’est pas exceptionnel et récent. En janvier 1976, un jeune militaire péchant imprudemment sur la barrière de corail s’est fait emporter au large par une grosse vague et a disparu, attaqué par un requin.
L’île de la Réunion a une histoire bien française
L’île est totalement déserte quand elle est repérée par les Arabes, et vraiment découverte par un portugais, Mascarenhas (d’où le nom donné à l’archipel). Après avoir été visitée et occupée temporairement par les hollandais, par les Anglais, les Français en prennent possession en 1638. Elle devient l’île BOURBON. La France ne l’occupe pas et ce n’est que vers 1670-1680 que les premiers colons arrivent de métropole sur cette île vierge. Aucune population autochtone, et pour cause, ne peut revendiquer un droit sur ce territoire. Vicissitude des conflits, elle redeviendra anglaise, pour être définitivement restituée en 1815 à la France, l’Angleterre gardant sa domination sur l’actuelle Maurice..
L’île aura changé de noms autant de fois que ses occupants successifs y planteront leur drapeau. Sous la révolution, elle deviendra île de la Réunion. Pendant un temps ce sera l’île Bonaparte, mais en 1848, la Seconde République met un terme définitif à la monarchie en France. L’île reprend alors son nom révolutionnaire, La Réunion. C’est à cette époque qu’elle va appliquer l’abolition de l’esclavage.
Le statut juridique de l’île évoluera, de colonie à département et région aujourd’hui. Daniel Vaxelaire, un auteur local, s’est attaché à une immense tache pour retracer dans le détail, l’histoire de l’île.
La Réunion aujourd’hui.
Avec 850 727 habitants, sa population, principalement située sur les côtes, est très métissée : Européens, Malgaches, Africains, Indiens, Chinois.
Elle fait partie des départements les plus « jeunes » de France : 41 % de la population a moins de 25 ans (en 2011) … pour son bonheur ? À voir.
Le tourisme est la première production à l’île de la Réunion, avant l’industrie de la canne à sucre. Quand on connaît un peu l’île de la Réunion on ne s’en étonne pas.
La réunion, île enchanteresse.
Elle surprend. Sa diversité, de climat, de végétation, de relief , de population on l’a dit, en fait un monde en modèle réduit.
Ses côtes sont diverses. A l’ouest, les ports, les plages ensoleillées sous les palmiers et les filaos. A l’Ouest et ses records de pluviométrie, la nature exubérante avec cascades, bassins, et forêts primaires.
Le dos à la mer, le regard découvre alors un paysage de haute montagne qui fait de l’île la perle de l’océan indien. Un relief , avec au plus haut sa couronne de nuages qui se découpe abruptement dans un ciel bleu, … le plus souvent.
Quittant le bord de mer, on prend de la hauteur, rapidement donc, laissant la chaleur et les cocotiers pour trouver dans le cirque de Salazie à Hell-Bourg les platanes et sa fraîcheur vivifiante, après avoir, bien sur, profité des superbes paysages, des magnifiques cascades, tel le « voile de la mariée ».
Ou bien, on choisit d’attaquer les 400 virages de la route menant à Cilaos, village situé dans le cirque du même nom, cirque le plus ensoleillé et le plus sec des trois de l’île. Cette route offre à elle seule un spectacle grandiose , des panoramas époustouflants d’un bout du monde inaccessible.
Bien d’autres merveilles sont à découvrir; la gastronomie, les villages créoles, les temples indous et leurs marches sur le feu, le volcan peut-être en train de cracher ses gerbes de lave et sa « plaine des sables » aux aspects lunaires, le piton Maïdo, la plaine des Palmistes, le Jardin des Épices et des Parfums, le cirque de Mafate, les rhumeries, les vanilleraies, Saint Denis le cœur historique de l’île, Saint Pierre et les vestiges de son passé, Saint Paul, avec son marché typique et son cimetière où l’on voit la tombe de Charles Leconte de Lisle, célèbre poète local :
« Rien ne vaut sous les cieux l’immortelle Liqueur,
Le Sang sacré, le Sang triomphal, que la Vie,
Pour étancher sa soif toujours inassouvie,
Nous verse à flots brûlants qui jaillissent du cœur. … »
Nous vous offrons en suivant le lien ci après, en images, en histoires, en vidéos des heures de voyage à l’Ile de la Réunion.
Vivez un total dépaysement en visionnant la vidéo ci dessous d’une marche sur le feu. Ce n’est pas une manifestation folklorique mais un acte religieux pour ses pratiquants.
Cette belle description donne vraiment envie d’aller découvrir cette terre lointaine…
Vous ne parlez néanmoins pas de l’esclavage pratiqué par les premiers colons français et de la population des « Marrons »La traite des femmes et des hommes- même si elle ne représente pas la période la plus honorable de la présence française – fait, je crois savoir, partie intégrante de l’Histoire de cette Île.
On aurait également aimé avoir une approche de la situation économique actuelle…peut-être dans un prochain article?
Merci néanmoins pour cette belle invitation au voyage!
Je fais une réponse très personnelle à Pasodoble et elle ou il va m’en vouloir. J’assume totalement l’absence de référence à l’esclavage. Même si j’ai hésité longuement.
Je refuse ce qui laisserait penser que je puisse être dans la repentance permanente, au nom de mon pays, au regard de faits qui constituaient les mœurs d’une époque, absolument détestables, il est vrai. Des mœurs détestables dont les Africains eux mêmes, pourvoyeurs d’esclaves ne pourraient pas non plus s’affranchir, même si la responsabilité des « blancs » les y incitait. Ces « blancs » d’ailleurs qui furent, eux mêmes, bien avant, sous la flamboyance de l’empire ottoman dominant la Méditerranée , capturés pour être mis aux galères. Autres temps autres mœurs. J’ai vécu plusieurs années à la Réunion et j’ai toujours été dans cette posture ; je ne veux pas en changer. Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur l’esclavage à la Réunion, je conseille ce lien :http://aphgreunion.free.fr/esclavage.html
Merci pour ce lien qui me permet de compléter mes modestes connaissances de cette île. Et loin de vous « en vouloir » sachez que je lis régulièrement Vivre l’Yonne avec beaucoup d’intérêt!
« Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants; c’est l’indifférence des bons » disait Martin Luther King
Cordialement