Le loup est le totem du Professeur Axel Kahn qui regarde sa mort prochaine avec une lucidité impressionnante.
Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d’Hommes,
Que j’ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C’est vous qui le savez, sublimes animaux !
À voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse,
Seul, le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
— Ah ! je t’ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m’est allé jusqu’au cœur !
Il disait : « Si tu peux, fais que ton âme arrive,
À force de rester studieuse et pensive,
Jusqu’à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j’ai tout d’abord monté.
Gémir, pleurer, prier, est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le sort a voulu t’appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. »
« La mort du loup » Alfred de Vigny
Ce superbe poème est celui choisi par le Professeur Axel Kahn. Il annonce son cancer et sa mort prochaine.
Cet éminent scientifique rappelle ce que fut sa règle morale, sa règle de conduite en évoquant les mots de son père : « sois raisonnable et humain », en essayant de faire de chaque pas un pas utile ».
« Mort ou pas mort, j’ai été intensément heureux », confie-t-il au micro de Léa Salamé.
En conclusion d’une vie bien remplie, le médecin se lance un dernier défi pour ses dernières semaines de vie : « J’aimerais que ma mort soit un chef d’œuvre ». Une référence directe à la phrase d’Oscar Wilde.
Axel Kahn prend ses dispositions pour répondre à cette dernière volonté, à deux jours de son admission à l’hôpital, « chaque minute est occupée ».
En suivant ce lien, le Professeur Axel Kahn donne une leçon que sans doute peu pourraient mettre en application.Vous aurez accès à plusieurs vidéos.Choisissez plutôt la vidéo intitulée : « Cancer : Axel Kahn le témoignage d’un condamné ». En effet, elle est suivie de l’interview de Marie de Hennezel, psychologue, spécialiste des questions de fin de vie.