La solitude elle peut s’additionner à une autre solitude.
« On ne connaît pas les deux bouts de sa vie », disait ma grand-mère ! Au-delà de cette lapalissade qu’aurait volontiers reconnue Jacques de la Palice, l’âge aidant et l’espérance de vie s’allongeant, il faut bien l’avouer, des événements réservent parfois, et de plus en plus, de bonnes surprises au milieu des vicissitudes, des soucis et des tracas de santé.
Il arrive alors que certains seniors, au hasard d’une rencontre, ou de retrouvailles, après de longues années d’amitié pure et sincère, ressentent une attirance l’un pour l’autre et, quel que soit leur âge, décident de « sauter le pas ». La notion d’âge, alors disparaît. Les témoignages sont là… On se découvre comme à l’adolescence, tout est à inventer, à commencer avec l’autre, et non pas à « recommencer ».
La plupart du temps, les nouveaux couples qui se forment ainsi, compte tenu d’un âge relativement avancé, conservent chacun leur habitation, pour des raisons d’ordre pratique. Mais, selon leur témoignage, ce mode de vie rend plus aigu leur envie de se retrouver de nouveau.
La solitude s’estompe avec l’autre : le regard des autres.
Comment cette nouvelle situation est-elle accueillie par les descendants lorsqu’il y en a ? Certains, parfois, acceptent difficilement de voir un nouvel homme ou une nouvelle femme investir les murs occupés par leur père ou leur mère disparus. Il faut alors faire preuve de diplomatie et jouer la souplesse.
D’autres enfants apprécient, en revanche, le fait que le parent isolé ait désormais auprès de lui ou d’elle, quelqu’un qui le soutienne, puisse intervenir en cas de nécessité et lui ait rendu le sourire et tout simplement un goût de vivre qui était en train de disparaître sans qu’ils s’en rendent vraiment compte.
Il y a aussi l’aspect physique de cette nouvelle relation…. L’âge étant là ne permet plus, pour certains, des élans sexuels comme à vingt ans ! Ce qui reste intact, c’est le désir de se rapprocher de l’autre, de le contenter, quelle que soit la manière ! Là encore, les nouveaux couples peuvent s’interroger « comment leur entourage peut envisager leur vie intime, peut-être avec un certaine méfiance », voire plus ? sujet tabou, s’il en est, qui est éventuellement abordé entre gens de la même génération ou avec son médecin.
La solitude quand elle cède sa place à la tendresse et … à l’amour.
Partager sa solitude, son chagrin, pour retrouver le plaisir de sourire, n’exclut pas de faire abstraction de son passé, mais la vie au quotidien, désormais partagée, l’est pleinement et, malgré l’âge, inclut quelques projets d’avenir, pour certains couples, qui osent, parfois en public, échanger un rapide baiser ou le frôlement d’une caresse, mettant au grand jour la tendresse retrouvée.
C’est un vrai sujet de société.
Cet article va aider tous ceux qui sont seuls à espérer. Tant qu’on reste ouvert aux autres, les rencontres embellissent le quotidien et des liens peuvent se nouer, aussi profonds qu’inattendus.