Les radars c’est pour faire du fric.
Vous avez souvent entendu cette affirmation ; peut-être l’avez vous prononcée.
Essayons de réfléchir calmement à l’impact de ces radars qui sont installés, rappelons le, depuis 2003.
Les radars, premier mérite, sauvent des vies.
Il faut être de mauvaise foi pour le nier. Pourtant beaucoup s’emploient à contester des chiffres officiels. Mais c’est vrai qu’il ne faudrait plus croire les informations, à priori officielles et s’en remettre aux réseaux sociaux et à leurs élucubrations.
Nous considérerons donc comme un fait acquis que les automobilistes ont considérablement réduit leur vitesse moyenne, passant de 91 km/h à 80 km/h. (avant la réduction à 80 ).
Cela a contribué à une baisse moyenne des accidents mortels à proximité des radars de 66 %. En 10 ans, entre 2003 et 2012, les radars ont permis de sauver 23.000 vies.
La crainte des radars y est pour quelques raisons, mais aussi, chez de nombreux conducteurs il y a une prise de conscience du danger de la vitesse, souvent d’ailleurs aggravé par des comportements délictueux, alcool, téléphone au volant …
La réduction à 80 klm/heure a eu, sur le mois suivant sa mise en place, juillet 2018, un effet favorable; mais l’agacement des Français à son égard risque d’en limiter la portée sur le long terme, si bien sur elle est maintenue comme telle. Même justifiée cette mesure, une fois de plus, a été mal engagée. Il ne fallait pas décider de Paris ce qui était bon pour nos provinces. C’est le type même de décision justifiant d’être décentralisée. Mais nos Gouvernants, jacobins, n’ont pas cela dans leurs gènes …. et cela n’est pas récent.
Radars, pompes à « impôts ».
Selon le rapport annexé au Projet de la loi de finances 2018, les recettes de ces amendes issues des radars automatiques s’élèveraient (prévisions) à 1,98 milliard d’euros.
C’est beaucoup. Tant mieux que ce soient les contrevenants qui participent aux recettes de l’État, plutôt que ceux qui ne sont pas concernés.
La vraie question est de savoir ou passe cet manne récoltée.
Ce rapport publié pour la première fois, nous renseigne.
➣ 91 % soit 924,millions d’euros seraient affectés à la sécurité routière.
Les recettes générées par les radars sont réparties entre trois destinataires : l’Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF), qui a reçu 405 millions d’euros, les collectivités territoriales qui ont reçu 270 millions d’euros (ne l’oublieraient elles pas, quand certains élus critiquent les radars) et la Délégation à la sécurité routière (DSR), qui a reçu 249 millions d’euros.
➣ 8,8 %, soit près de 89 millions d’euros, seraient reversés au titre du désendettement de l’État. Cependant, ces 8,8 % proviennent uniquement des recettes liées aux amendes forfaitaires majorées, qui représentent 189 millions d’euros.
Radars piégeux.
Vu ce qu’ils rapportent, il pourrait être tentant de les installer à des endroits considérés comme plus rentables, positionnés dans une descente, dans une zone de vitesse abaissée ou cachés derrière un arbre…
Rassurons nous (!!!). On nous dit que la décision d’implanter ou d’utiliser des radars n’est jamais prise en considération d’intérêts financiers, mais uniquement pour contribuer à la réduction des morts et des blessés sur nos routes.
L’association 40 millions d’automobilistes s’inscrit en faux et en comptabilise 72 sur il est vrai … 3 275 installées en France métropolitaine.
Radars vandalisés.
60% des radars ont été dégradés depuis le début du mouvement des gilets jaunes. La note est salée pour l’État : 512,8 millions d’euros entre les recettes perdues et la réparation ou le remplacement.
Qui paiera ? L’État donc les impôts des contribuables.
Radars détériorés : réponse pénale.
Selon les articles 322-1, 322-2 et suivants du Code pénal, «la destruction, la détérioration ou la dégradation» d’un radar est assimilée à une dégradation de bien public .
Niveau sanction, l’article 322-2 du code pénal nous dit que la dégradation d’un radar donne lieu à une amende de 45 000 € ainsi qu’à 3 ans d’emprisonnement.
Par ailleurs, si vous décidez de détériorer un radar «en bande», c’est-à-dire à plusieurs, la peine s’alourdit et vous vous exposez ainsi à cinq ans d’emprisonnement et à 75 000€ d’amende.
« Etre pour ce qui est contre , être contre ce qui est pour »… s’insurger parce qu’un radar vous contraint à lever le pied sur la route, non pas par prudence, mais bien souvent par peur de la contravention ou du gendarme qui va vous arrêter pour vous contrôler avec les éventuelles conséquences financières, voire le retrait de permis, pour l’automobiliste non respectueux.
Mais qui va songer aux vies sauvées par une vitesse raisonnable et raisonnée, par une conduite dans un état de sobriété impératif. Il faut être malheureusement passé par cette épreuve pour y songer, réfléchissons au lieu de nous rebeller contre ces contrôles !
A eux, les gilets jaunes, de casser; à nous, les contribuables, de payer. Voila une solidarité bien comprise.