L’obsolescence programmée
Elle se définit comme « un stratagème par lequel un bien verrait sa durée normative sciemment réduite dès sa conception, limitant ainsi sa durée d’usage pour des raisons de modèle économique » (définition retenue dans l’étude commandée par l’ADEME sur la durée de vie des équipements électriques et électroniques)
Plus simplement dit l’obsolescence programmée est une stratégie d’entreprise dans laquelle le vieillissement, la fin de vie des produits est programmée délibérément depuis leur conception.
Cela est fait de telle manière que le consommateur ressent le besoin d’acheter de nouveaux produits et services que les fabricants proposent pour remplacer les anciens.
Cela est devenu depuis 2015 totalement interdit (au moins dans les textes). En effet, la loi relative à la transition énergétique et à la croissance verte (loi ° 2015-992) a créé le délit d’obsolescence programmée : on n’a plus le droit de réduire artificiellement la durée de vie d’un produit. Le fabricant risque deux ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende, ou 5% du chiffre d’affaires moyen annuel, calculé sur les trois derniers chiffres d’affaires annuels connus à la date des faits.
Qu’en est il vraiment de la question de l’obsolescence ?
Il en est des produits comme de tout, ils vieillissent, ils s’usent. Mais souvent c’est leur technologie qui est dépassée. On parlera d’obsolescence technique.
Les produits sont victimes tout aussi bien de l’effet de mode. Les fabricants jouent dessus avec d’efficaces politiques de marketing et de communication pour promouvoir le dernier né de la gamme. À notre époque ou trop souvent c’est la publicité qui crée le besoin chez le consommateur, le produit, surtout high-tech, pourtant en état de marche, devient désuet . L’obsolescence du produit dans ce cas est dite subjective.
L’obsolescence programmée, le mauvais coté de la société de consommation.
A qui n’est il pas arrivé d’avoir une panne de l’appareil dont justement la garantie avait expirée depuis peu ?
On sait que nos produits électriques, électroniques ou autres n’ont plus la durée de vie comme jadis. Contrairement à ce que l’on pense la chose n’est pas nouvelle.
C’est Cédric Colson de PC Light qui nous rappelle le sort des bas nylon au siècle dernier.
« Dans les années 1940, l’entreprise de chimie américaine Du Pont de Nemours lance sur le marché les premiers bas en nylon. Le produit rencontre un vif succès car sa solidité permet aux femmes de l’époque de les conserver pendant des mois.
Cette solidité met finalement en péril l’activité économique du produit, car les bas sont devenus tellement solides que les femmes ne les remplacent plus aussi souvent. les ventes se mettent à stagner.
La formule originale du bas nylon est alors révisée, notamment en diminuant les quantités d’additifs protecteurs du tissu contre les rayons ultraviolets du soleil, afin de réduire la solidité des bas et pousser les consommatrices à acheter des produits neufs. »
L’industriel avait appliqué ce que l’on appelle aujourd’hui l’obsolescence programmée.
C’est donc volontairement que la durée de vie des produits est maintenue artificiellement très basse.
Les ordinateurs portables durent entre deux ans et demi et cinq ans au maximum. De plus, il est souvent difficile de les ouvrir, surtout quand certaines marques créent des vis nouvelles pour chaque appareil.
Les écrans plats ne résistent pas plus longtemps et connaissent un taux de panne qui peut atteindre 34 % au bout de 4 ans pour certains modèles.
Les imprimantes destinées au grand public fonctionnent trois ans en moyenne.
Les batteries de smartphones et de tablettes seraient conçues pour ne pas dépasser de 300 à 400 cycles de charge, ce qui représente à peine deux à trois ans d’utilisation.
L’électroménager durerait en moyenne entre 6 et 9 ans contre 9 à 12 ans selon Que choisir.
L’obsolescence programmée hors la loi.
On rappelle ci dessus qu’elle est punie pénalement. C’est un signal fort donné aux fabricants et aux importateurs.
La réglementation oblige aussi désormais le fabricant ou l’importateur de produits à informer le vendeur de la période pendant laquelle, ou de la date jusqu’à laquelle, les pièces détachées indispensables à l’utilisation des produits sont disponibles sur le marché. Et elle a porté de un à deux ans le délai de garantie légale.
Les députés ont aussi souhaité renforcer l’information des consommateurs. Ainsi pour tous les produits d’une valeur équivalente à 30 % du SMIC, l’affichage de la durée de vie sera désormais obligatoire.
De façon générale, des expérimentations pourront être lancées « afin de favoriser l’allongement de la durée d’usage des produits manufacturés grâce à l’information des consommateurs, notamment, sur leur durée de vie ».
L’obsolescence des produits : une chance économique.
Un appareil obsolète peut déjà être soit réparé et réemployé, soit recycler. Cela reste marginal.
Une activité créatrice de nombreux emplois pourrait pourtant donner ainsi à l’économie sociale et solidaire (ESS) le moyen de concilier solidarité, utilité sociale et performances économiques comme développement durable et environnemental.