Petit commerce qui résiste à la pression des grandes surfaces : GOUVERNAIRE à Auxerre.
« On trouve tout chez Gouvernaire » entend-on couramment d
ans Auxerre.. Ce sujet ne se veut pas publi-reportage sur le magasin qui contient des milliers d’article voués en premier à la coutellerie, mais il veut mettre en lumière comment depuis quatre générations, la tradition perdure, se communique et fait que l’on se sente accueilli (e) comme un habitué lorsque l’on franchit le seuil de la boutique.
ans Auxerre.. Ce sujet ne se veut pas publi-reportage sur le magasin qui contient des milliers d’article voués en premier à la coutellerie, mais il veut mettre en lumière comment depuis quatre générations, la tradition perdure, se communique et fait que l’on se sente accueilli (e) comme un habitué lorsque l’on franchit le seuil de la boutique.« petit commerce » florissant grâce à une saga familiale; depuis 1935.
Particulièrement bien situé, en plein centre ville, le magasin Gouvernaire a gardé son aspect extérieur pratiquement inchangé depuis l’arrivée en 1935 de Félix, né en 1884, originaire de Thiers, dans le Puy de Dôme. Fabricant en coutellerie, associé avec un cousin, le chômage l’a contraint à quitter son Auvergne natale. Un bref passage à Chalons sur Marne, puis on lui signale un fonds de commerce à reprendre à Auxerre. Il s’installe, avec Monsieur Clermont, armurier, la cohabitation ne dure pas longtemps, et Félix fonde sa propre maison Gouvernaire, spécialisée en coutellerie avec l’atelier attenant dans lequel il œuvre au contact de la clientèle.
Il vivra jusqu’à 97 ans, la relève étant assurée par Antoine, né en 1911 qui avait suivi ses parents à Auxerre.
Le mariage de l’Auvergne et de la Bourgogne.
En 1956, l’héritier Antoine formé à la profession par l’exemple paternel reprend le magasin. Il a épousé une jeune fille de Treigny, en Puisaye qui donne naissance à deux enfants, Françoise, et Jean-Paul, en 1945. L’alliance entre l’Auvergne et la Bourgogne va fixer la famille dans l’Yonne et faire installer durablement la tradition de la coutellerie à Auxerre. La famille vit au-dessus du magasin « nous étions six dans c
e petit logement,grands-parents, parents, ma sœur et moi », se souvient Jean-Paul qui ajoute « je traînais souvent dans le magasin »… Après son certificat d’études, une formation d’ajusteur, un passage à l’usine Guilliet d’Auxerre et l’armée en Allemagne, Jean-Paul revient au magasin, poursuivre la tradition familiale aux côtés de son père Antoine.
e petit logement,grands-parents, parents, ma sœur et moi », se souvient Jean-Paul qui ajoute « je traînais souvent dans le magasin »… Après son certificat d’études, une formation d’ajusteur, un passage à l’usine Guilliet d’Auxerre et l’armée en Allemagne, Jean-Paul revient au magasin, poursuivre la tradition familiale aux côtés de son père Antoine.Un « petit commerce » prospère, d’autant qu’il se diversifie.
Jean-Paul, à son tour, va se marier en 1975, avec Marie-Paule, originaire de Champlay dans le jovinien. « le lendemain du mariage, nous étions déjà au magasin » se souviennent-ils en chœur! La coutellerie semble marquer le pas, même s’ils fournissent et entretiennent le matériel des professionnels du secteur, bouchers, charcutiers, mais aussi les outils des viticulteurs de Chablis, Saint-Bris, Irancy, Chitry. « Nous avons diversifié nos produits en ajoutant l’art de la table, les objets en cristal, porcelaine, accessoires pour la cuisine, etc… les changements se sont faits progressivement tout comme l’am
énagement intérieur du magasin où il fallait caser des milliers d’articles aux destinations très différentes dans un espace restreint « car nous ne pouvions pas pousser les murs », ajoute Jean-Paul.
énagement intérieur du magasin où il fallait caser des milliers d’articles aux destinations très différentes dans un espace restreint « car nous ne pouvions pas pousser les murs », ajoute Jean-Paul.Quatrième génération.
Aujourd’hui, Jean-Paul et Marie-Paule ont passé le relais à leurs enfants, Cécile, née en 1976 et François en 1978, sans pour autant se détacher complètement du magasin qui a rempli leur vie.
Cécile après de hautes études commerciales et cinq ans d’adjointe responsable en grande surface a rejoint la maison Gouvernaire. François, bac plus 5, spécialisé en métallurgie, est devenu co-gérant avec sa sœur. Si Cécile est le plus souvent au magasin avec Laura la jeune vendeuse qui a vite acquis le sens de l’accueil et deux apprentis, François passe beaucoup de temps à l’atelier, situé maintenant dans l’ancien appartement familial. Il y répare, aiguise, grave des lames de couteaux, des articles de naissance, des verres, des cadeaux de baptême… tout ce qui se fait encore manuellement dans l’art ancestral que lui ont légué ses père et grands-pères…
Les clients défilent, il est rare qu’ils repartent les mains vides. On prend le temps de les conseiller, de les écouter, même pour une « bricole », on n’hésite pas à leur consacrer un quart d’heure ou plus. « Si il y a un problème, explique François, nous essayons toujours
de trouver une solution », nous aimons le contact humain…et leurs clients semblent bien leur rendre, à voir le passage d’amis qui poussent la porte pour les saluer.
Cécile et François, avec leurs conjoints respectifs, ont chacun deux enfants, entre 8 et 2 ans, qui commencent à trotter dans le magasin lorsqu’ils ont l’occasion d’y venir. Y aura-t-il parmi l’un d’eux celui ou celle qui prendra le flambeau Gouvernaire pour la cinquième génération ?
Le petit commerce meurt à Auxerre
Il meurt comme ailleurs, Gouvernaire est une exception. On ne compte plus les magasins vides à louer ou les « pas de porte » à vendre. C’est la valse des magasins de fripes et l’éclosion des restaurants vendeurs de chiche kebab.