Crise agricole et mobilisation des consommateurs

Crise agricole1/ LA CRISE des AGRICULTEURS

Les déboires de la filière porcine datent de février 2014, lorsque la Russie a décrété un embargo sanitaire sur la viande de porc européenne. Plus de porc se retrouve sur le marché européen, faisant baisser les prix.

L’embargo global sur l’agroalimentaire européen, décidé en août à la suite de la crise ukrainienne, vient aggraver le phénomène.
Les éleveurs sont victimes d’une crise géo politique, mal gérée au niveau européen.

S’y ajoute une crise sur fond de guerre des prix dans les supermarchés.
Après une embellie en 2014, les prix du lait sont repartis à la baisse depuis décembre, déprimés par la fin des quotas européens en avril, après 30 ans de régulation, ainsi que par l’embargo russe sur les produits agroalimentaires, qui a contribué à engorger le marché européen du lait. En parallèle, la demande chinoise, en pleine croissance depuis 2010, s’est brusquement réduite de moitié.

Les éleveurs laitiers ont investi pour augmenter leur production et leur cheptel, contribuant à faire baisser les cours du lait. Pour alléger leurs charges, ils ont ensuite envoyé massivement aux abattoirs leurs vaches réformées, faisant encore baisser les prix de la viande bovine payés aux éleveurs, déjà soumis aux exigences de la grande distribution et à la concurrence étrangère.

Mais les agriculteurs mettent en avant un problème franco-français le niveau des charges qui étouffent les exploitations, tandis que les normes plombent, par les investissements qu’elles induisent, leur trésorerie. C’est, on peut le croire, un des premiers motifs à cette  grave crise qui touche nombre de familles d’agriculteurs qui au plan européen comme français perdent de leur compétitivité.

Beaucoup d’agriculteurs ne sont plus rémunérés pour leur travail car ils n’arrivent pas à dégager une marge suffisante entre charges et prix de vente de leur production.

De même un des griefs des exploitants agricoles est la multiplication des contrôles administratifs. Ils prétendent subir un véritable « carcan », devoir appliquer chaque année davantage de normes, venues tant de Paris que de Bruxelles, d’être inspectés à l’improviste et sans ménagement par des agents publics qui les considèrent a priori comme des délinquants… Bref nos agriculteurs se plaignent d’être traités comme ils le sont.

Peu avertis de l’économie agricole, nous ignorons trop ce qui fait la différence entre le prix perçu par l’agriculteur et celui que nous payons au super marché. Un seul exemple,  il touche la filière bovine :  le coût de l’équarrissage, vu en France par rapport à l’Allemagne.

En France,  il est supérieur au coût supporté par les éleveurs allemands (de 3 à 10 fois selon les Länder). La part du financement public est de 50 % à 66 % selon les Länder en Allemagne, en France la totalité du coût est supporté par la filière (éleveurs 15 %, abatteurs 85 %). Dans les autres pays européens le coût de l’équarrissage est assumé par l’État et les collectivités publiques.

Entre 2000 et 2013, plus de 90 000 exploitations agricoles de moyenne et grande taille ont disparu, soit une baisse de 24 %. Au début des années 2000, la baisse était de 8 000 exploitations par an contre 5 000 au début des années 2010. Les petites exploitations ont elles aussi diminué de 36 % entre 2000 et 2010.

Le taux de familles endeuillées par le suicide des chefs d’exploitation s’aggrave. Les agriculteurs sont toujours la catégorie socioprofessionnelle la plus menacée, d’après le rapport de l’Observatoire national du suicide du ministère de la Santé publié en décembre 2014.

Les éleveurs de bovins sont malheureusement surreprésentés parmi ceux qui mettent fin à leur jour de désespoir. Les agriculteurs français ont un risque de décéder par suicide trois fois plus élevé que les cadres.

2/ LA SOLIDARITÉ du PUBLIC

Vivre l’Yonne lance un sondage ou l’on peut témoigner de sa compréhension ou de son désaccord devant la détresse des familles d’agriculteurs.

Privilégions les produits d’origine française lorsque nous achetons nos produits alimentaires au super marché.

3/ MOBILISATION des CONSOMMATEURS

Vivre l’Yonne lance une réflexion sur la création de groupements d’acheteurs pour se fournir directement auprès des producteurs.

Nous ne prétendons pas bien sur sauver l’agriculture mais modestement œuvrer à la prise de conscience de chacun sur la situation de ce pan économique longtemps un fleuron français, tout en modifiant le comportement d’achat des consommateurs.

Les agriculteurs manifestent parce qu'ils n'en peuvent plus.
Soutenez-vous leur action ?

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